Attention aux (3) chiens
... ou l'effet de meute
Trois chiens, ce n'est pas toujours facile à vivre. A la maison, il n'y a pas de problème,
on pourrait même en avoir six ou sept. Mais à l'extérieur c'est une autre histoire !
Un seul chien, c'est l'enfance de l'art, on peut n'avoir d'yeux que pour lui. Deux chiens,
ça devient plus compliqué, surtout s'ils se débrouillent pour ne jamais être en même temps dans
votre champ de vision. Alors trois...
Dès qu'on promène un chien en liberté, il faut anticiper. Mais quand vous trimballez
une meute, il faut encore plus anticiper, c'est-à-dire regarder bien loin (devant, derrière, sur
les côtés, se mettre à la place du chien) pour vérifier avant Toutou qu'il n'y a pas un congénère
qui s'approche, un enfant qui pourrait avoir peur, un chat qui déciderait de traverser la route,
bref tout ce qui pourrait déclencher le départ d'un chien... et a fortiori des trois.
L'autre jour, une personne promène son chien en laisse et débouche une vingtaine de mètres derrière
moi. Bao Dai, qui était devant moi, fait volte face et va voir le chien. A part (éventuellement)
ennuyer le promeneur, pas de soucis. Sauf que quand vous n'avez qu'un chien, le premier réflexe est
de le rappeler à vous ou d'aller le chercher. Et là, non. Le premier réflexe quand on a plusieurs
chiens c'est d'éviter que les autres n'aillent rejoindre le premier.
Ensuite on rappelle le trublion, tout en gardant un oeil sur les deux autres.
Lorsqu'il y a une altercation entre chiens, c'est la même chose. Par exemple,
si Bao Dai (tiens, toujours lui) se fait rabrouer par un autre mâle, je regarde
immédiatement où se trouve Théo (le chef des chiens chez nous). S'il semble s'en ficher, tout va bien,
les deux mâles se débrouilleront. S'il commence à se raidir et à se préparer à venir à fonds, je le
stoppe. C'est comme ce qu'on vous apprend pour les premiers secours : il faut éviter le
suraccident. Deux chiens qui ont une petite altercation, c'est pas grave, deux chiens
(voire trois) qui mettent la pression sur un seul adversaire, c'est pas fair-play du tout et ça peut
devenir dangereux.
Donc, parfois, j'ai un chien qui s'est fait alpaguer par un autre et je ne sais pas vraiment ce qui
s'est passé puisque le temps que je repère les deux autres et que je les arrête le cas échéant,
la bagarre est terminée (en général, quelques secondes suffisent pour remettre les choses à leur
place entre congénères).
Je n'hésite pas à remettre en laisse un ou deux chiens si un autre chien arrive en
face en liberté, histoire qu'il ne se retrouve pas sous l'inspection de trois baraqués qui lui
demandent ses papiers d'identité ! Car dans ces cas-là il suffit que l'un d'entre eux s'échauffe et...
on ne sait jamais ce qui peut arriver. Autant Shaoxing s'approche des autres chiens avec délicatesse,
autant Théo peut être bourrin et Bao Dai insistant. Si le congénère est en laisse, je n'ai plus qu'à
tricoter avec mes trois laisses et jouer les lucky luke du mousqueton.
Bien que nos trois loustics soient du genre sociables et ne cherchent pas particulièrement
l'affrontement, il faut avouer que les promenades et autres activités en liberté demandent plus
d'attention et d'anticipation. On s'en rend particulièrement compte quand on n'en
promène qu'un ou deux à la fois. C'est beaucoup plus relax !
Septembre 2008
