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Origines contestées

Vous avez pu lire, par-ci par-là, l'histoire du sharpeï qui serait une très vieille race chinoise dont on retrouve la trace par le biais de statuettes datant de la dynastie des Han (206 av. JC - 220 ap. JC). Le problème, c'est qu'ensuite on ne retrouve pas vraiment d'archives pouvant nous donner une description fidèle de ce chien. Il aurait été un chien "à tout faire", principalement utilisé pour la chasse puis, plus tard, pour les combats de chiens. Il était censé se débrouiller seul et chasser, pour cela il devait être rapide, avoir une silhouette équilibrée et ne pas être encombré de plis. Son poil rugueux et ses plis semblent être issus d'une première sélection de la race en vue des combats.

Ensuite, tout se complique. Après la prise de pouvoir des communistes en 1949, les chiens sont considérés comme des bouches inutiles et leurs propriétaires sont lourdement taxés. Beaucoup de sharpeïs arrivent à Hong Kong au début des années 50; on s'en servait comme chien de combat. D'ailleurs, dans les années 60, les premiers sharpeïs enregistrés au Kennel Club de Hong Kong le furent sous l'appellation "chien de combat chinois".

Les Chinois ne s'attachaient pas particulièrement à la pureté de la race mais plutôt au rôle auquel était destiné le chien. Des éleveurs auraient donc croisé des sharpeïs avec des bull mastiffs, bull terriers, bulldogs et boxers pensant que cela pourrait augmenter la taille du sharpeï et ses aptitudes au combat. D'autres auraient créé un sharpeï avec beaucoup de plis et un gros museau, issu d'un croisement avec le chow-chow, le type "meatmouth" (gros museau, par opposition à "bonemouth", museau fin). C'est ce type qui aurait attiré les acheteurs étrangers.

Ca fait un peu querelles de clocher, non ? Mon sharpeï est le véritable sharpeï ! Non, c'est le mien ! Bref, personne ne semble vraiment savoir et le paragraphe précédent s'inspirant d'un article sur le site du sharpeï club de Hong Kong pourrait être le fait de rumeurs plus ou moins fondées. D'ailleurs, si vous lisez l'anglais, je vous conseille le lien vers ce site. C'est très intéressant. Les vielles photos de sharpeïs ci-contre proviennent de là.

http://www.sharpeiclubhk.com/Sharpei1.html

Bref, ce qu'on peut retirer de tout cela relève du bon sens : il vaut mieux éviter les dérives, c'est-à-dire le sharpeï avec une cascade de plis permanents, celui de très petite taille, le poil long à la chow-chow. Mais surtout, il ne faut pas que le chien soit handicapé par son physique. Maintenant que vous préfériez les horse coat, les brush, les museaux plus ou moins fins, faites votre choix ! Il y a dans le sharpeï une certaine diversité qui peut faire le bonheur de tous. Le pire c'est qu'on ne pourra pas dire que votre sharpeï ne ressemble pas au sharpeï d'origine !

Petite parenthèse : Sur le site du sharpeï club de Hong Kong, un auteur indique que les problèmes de peau rencontrés par les sharpeïs en occident auraient pour origine, outre une surabondance de plis de certains chiens, un mauvais régime alimentaire. Les chiens en Chine n'étaient pas aussi choyés qu'ils le sont en occident à notre époque et ils ne mangeaient pas de viande tous les jours. D'ailleurs, il précise que certains éleveurs préféraient les nourrir avec du poisson. Il indique aussi qu'en prévention il lavait ses chiens avec du thé chinois.

Tous à vos théières...

Eagle Wing, chien de combat chinois, Hong Kong 1964 Hong Kong, années 50 Macau, années 50 Type bonemouth traditionnel défendu par Hong Kong

photos tirées du site du sharpei club de Hong Kong

Août 2003