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12 questions sur le shar-pei à Loretta Anders (Jade East Kennels)

Cet article, sous forme de questions posées à Loretta Anders, est paru dans le magazine Showsights de juillet 2012.

1. Quand et où avez-vous commencé à vous intéresser au shar-pei ?
Quand j'ai reçu ma première femelle en cadeau, la race me laissait indifférente et je n'étais pas très convaincue par l'expression renfrognée et maussade de ces chiens. Mais après avoir produit ma première portée, je suis totalement tombée amoureuse de ces chiots plissés et de la race. J'ai gardé deux chiots de ma première portée et j'ai commencé à fréquenter les expositions. Depuis ce moment, je suis devenue passionnée de la race et très impliquée dans les expositions canines.

2. Qu'est-ce qui vous a attiré dans la race ?
Ce que je préfère sont leur indépendance et leur réserve mais aussi leur extrême loyauté. Ils ne demandent pas beaucoup d'attention mais sont très fidèles à leur maître.

3. Consanguinité rapprochée (inbreed), consanguinité sur la lignée (linebreed) ou croisement (outcross) ? Pourquoi ?
La consanguinité sur la lignée, comme un grand-père avec sa petite-fille ou un oncle avec une nièce est ce qui me permet d'obtenir l'apparence, la structure et le mouvement que je recherche. Si vous avez une lignée particulièrement remarquable, conserver ses bonnes qualités ne peut se faire que par la consanguinité sur la lignée. Je pratique ce genre de consanguinité, puis j'apporte du sang extérieur qui peut m'offrir ce que je souhaite améliorer dans ma lignée. Cela demande de connaître les chiens figurant sur le pedigree, de planifier, et d'anticiper ce que vous obtiendrez dans 4 ou 5 générations.

4. Donnez-vous des compléments alimentaires ?
Je donne une nourriture de haute qualité et je n'ai jamais ressenti le besoin de donner des compléments alimentaires à mes chiens ou de leur procurer une alimentation particulière. En tant qu'éleveuse et handler, je ne souhaite pas donner de compléments alimentaires ou donner une alimentation spéciale pour dissimuler un problème. Je pense aussi que si un chien doit prendre des compléments alimentaires pour avoir un beau poil ou pour éviter un problème particulier, alors le chien ne devrait pas reproduire.

5. Comment/quand déterminez-vous qu'un chien est de qualité expo ?
Quand les chiots commencent à se déplacer et à fixer leur attention à environ 6-7 semaines, je fais une première évaluation du maintien et de l'attitude. Entre 8 et 12 semaines, je peux commencer à choisir quelques chiots pour la compagnie. Normalement, à 16 semaines, vous pouvez faire une bonne évaluation des chiots qui pourront faire des expos. Le shar-pei a tendance à avoir une période, entre 7 et 12 mois, où il semble tout en jambe et plus fin. Le plus souvent, l'évaluation que vous avez faite entre 12 et 16 semaines se révèlera exacte quand ils deviendront adulte.

6. Le problème de santé le plus important aujourd'hui ?
Les éleveurs ont fait un excellent travail sur le tempérament, les problèmes de peau, la dentition, les hanches, et la plupart des problèmes qui étaient présents au tout début. Notre plus grande préoccupation est désormais une affection appelée amyloïdose, un dépôt de protéine amyloïde sur les organes internes. Des recherches sont actuellement en cours et nous espérons tous qu'un jour, bientôt, il y aura test pour identifier les porteurs du ou des gènes à l'origine de la maladie. L'examen des pedigrees et la connaissance des chiens morts d'amyloïdose ainsi que des chiens qui ont un congo rouge négatif est le seul moyen que nous ayons pour tenter d'identifier les chiens qui devraient reproduire et ceux qui ne le devraient pas. Mais ce n'est pas une science exacte. Vous pouvez avoir, dans la même portée, un chien mort d'amyloïdose et un autre qui vit jusqu'à 13 ans sans aucun problème.

7. Qu'est-ce que vous préférez dans cette race ?
Il y a deux choses qui me viennent immédiatement à l'esprit quand je pense à la vie avec un shar-pei. J'aime l'extrême loyauté de la race. Peu importe où je me trouve dans la maison, il y en aura un couché à mes pieds ou près de moi. Ils ne demandent pas d'attention, ils veulent juste être avec vous. La seconde, c'est que la propreté est pratiquement innée chez eux. Des chiots de cinq ou six semaines vont mettre leurs pattes sur le rebord de leur enclos et aboyer car ils veulent sortir faire leurs besoins. Ils n'aiment pas souiller le sol où ils vivent. Dès qu'on les pose au sol, ils vont immédiatement uriner et faire leur crotte.

8. Qu'est-ce qui fait que le shar-pei est un fabuleux chien d'expo ainsi qu'un bon compagnon ?
Comme chien d'exposition, j'aime qu'il n'y ait pas de toilettage à effectuer. Comme le standard demande que le shar-pei soit présenté à l'état naturel, un bain et l'entretien des griffes sont tout ce qui est nécessaire. J'aime l'aspect de la race qui court sur le ring. Le port de la tête ainsi que l'extension et l'impulsion sont impressionnants, donnant une jolie image en mouvement. La taille est idéale. Je peux soulever et porter un shar-pei en cas d'urgence. Comme chien de compagnie, le shar-pei est assez gros avec son allure imposante et sa taille, pour que les gens réfléchissent à deux fois avant d'entrer dans la maison. S'il est élevé avec des enfants et d'autres types d'animaux de compagnie, le shar-pei est très tolérant avec eux.

9. Quel est le malentendu le plus important à propos de la race ?
Le plus grand malentendu est que la race a besoin de beaucoup de soins médicaux. Si vous avez acheté votre shar-pei chez un éleveur réputé, il n'aura pas besoin de plus de soins médicaux que n'importe quelle autre race. On trouve toujours, dans toute population de n'importe quel organisme, un certain pourcentage d'individus qui développeront différents problèmes. Sauf pour les radios des hanches et la vaccination contre la rage, mes chiens ont rarement l'occasion d'aller chez le vétérinaire.

10. Quelle caractéristique définit le mieux la race ?
Quand je pense au shar-pei, sa belle tête me vient immédiatement à l'esprit. Les plis donnant un air renfrogné, les oreilles plaquées au crâne, les yeux foncés et enfoncés, et ce gros et magnifique museau comme celui d'un hippopotame.

11. Pensez-vous que le standard actuel est adéquat ? (si non, quels changements apporteriez-vous ?)
Le standard doit mentionner ou accentuer les caractéristiques de la race que nous sommes en train de perdre. Depuis plus de 30 ans que je suis dans la race, j'ai vu de nombreuses améliorations. Cependant, au fil des ans, il y a deux caractéristiques importantes de la race que je vois de moins en moins. Comme de nombreux chiens qui gagnent en exposition ne possèdent pas ces deux caractéristiques, nous en sommes venus à accepter ce qui est incorrect comme étant la norme. Nous voyons actuellement en exposition un plus grand pourcentage de shar-pei présentant une ligne de dos plate ou inversée plutôt que la ligne de dessus correcte qui plonge au garrot et s'élève au-dessus du rein. La deuxième caractéristique que nous perdons est l'attache particulière de la queue. Parce que nous considérons depuis des années une attache de la queue plus basse comme correcte tant que la queue est serrée sur le dos, un grand nombre de nouveaux venus dans la race ne se rendent pas compte que cette attache de la queue n'est pas idéale. Il est très rare de nos jours de voir la queue attachée haut avec l'anus incliné.

12. Quels sont les trois mots qui décrivent le mieux le shar-pei ?
Loyal, distant, indépendant.

Traduction libre de Carole Martoglio.

Voir aussi : Le standard illustré
Septembre 2012