Maladie inflammatoire chronique des intestins (MICI) |
Description :
On regroupe sous ce nom tous les troubles du tube digestif qui se caractérisent par une infiltration
de la muqueuse digestive par des cellules inflammatoires (lymphocytes, plasmocytes, etc.)
provoquant un épaississement de la paroi intestinale qui interfère alors avec la digestion des
aliments et l'absorption des nutriments. La cause des MICI est souvent inconnue (idiopathique).
L'alimentation, des agents infectieux ou un dysfonctionnement du système immunitaire y joueraient un rôle.
Selon le Dr Jeff Vidt, chez le shar-pei, la cause probable des MICI est l'allergie alimentaire et le déficit
en IgA. D'autres races sont prédisposées à ces troubles : berger allemand, basenji, boxer, etc.
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Signes cliniques :
Les MICI peuvent impliquer l'estomac, l'intestin grêle ou le gros intestin ou bien diverses
associations de ces trois organes. Il existe donc une grande variété de signes cliniques.
La diarrhée peut être l'unique symptôme ou être associée à des vomissements et à d'autres signes
comme divers degrés d'apathie, de polydipsie (soif excessive) et de polyurie (accroissement de la
quantité d'urine), douleurs abdominales, borborygmes, flatulence, mauvaise haleine. Dans certains cas, la
malnutrition chronique peut entraîner une chute de poils.
Chez la plupart des chiens, on soupçonne une MICI en présence d'une diarrhée chronique réfractaire au
traitement antidiarrhéique habituel.
Les symptômes peuvent être évidents un ou plusieurs jours puis peuvent disparaître spontanément, ce qui
indiquerait que les MICI non traitées suivent une évolution caractérisée par des exacerbations suivies de
rémissions. Ces troubles apparaissent le plus souvent chez les individus d'âge moyen.
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Analyses :
Les résultats de l'examen clinique des chiens atteints de MICI varient : soit il n'y a rien de
remarquable (en général), soit l'animal présente un intestin épaissi à la palpation, une perte de poids et
des oedèmes.
Les examens recommandés en cas de suspicion de MICI sont les suivants : hémogramme, bilan biochimique, analyses
urinaires et coprologie pour rechercher des parasites. Ceci afin d'écarter toute autre cause probable (giardiose,
prolifération bactérienne, tumeurs intestinales, hyperthyroïdie, insuffisance pancréatique, etc.).
Les résultats des examens de base sont souvent normaux chez les chiens atteints de MICI.
La biopsie est l'examen de choix qui mettra en évidence le nombre élevé de cellules inflammatoires
sur la paroi intestinale.
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Traitement :
Il est préconisé d'associer un régime alimentaire très digeste à un traitement spécifique. Il peut être
bénéfique de passer à une alimentation hypoallergénique. Si aucune amélioration n'est constatée, on peut essayer
une alimentation privilégiant une source différente de protéine et contenant un minimum d'additifs. Côté
médicament, on emploie, dans un premier temps, la sulfazalazine. L'utilisation de corticoïdes
(prednisone principalement) est nécessaire pour combattre l'inflammation. Dans les cas plus graves il peut être
ajouté de l'azathioprine. Selon le cas le pronostic est variable. Certains chiens auront besoin d'un traitement
d'entretien à long terme.
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Sources :
- Médecine clinique du chien et du chat, Michael Schaer, ed. Masson (2006), p. 310-314.
- Allergologie canine, P. Prélaud, ed. Masson (2008), p. 117-119.
- Inflammatory bowel disease, Jeff Vidt
- Inflammatory bowel disease, Pawprints and Purrs, Inc.
- Inflammatory bowel disease, Holly Nash
- The frustrations of IBD, Lexiann Snider
- Inflammatory bowel disease, Mar Vista Animal Medical Center
- IBD, IBS, Colitis and other GastroIntestinal Disorders
- Immune-Mediated Intestinal Disease, Edward
J. Hall
- Inflammatory Bowel Disease in Shar Pei, Veterinary information services
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Octobre 2008 |
Voir aussi :
La MICI de Théo
La cortisone et le shar-pei
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